« Le jour où à la cantine, il y a des frites et une tranche de jambon, eh bien, le petit qui ne prend pas de tranche de jambon, il prendra une double ration de frites. C'est la République. La même règle et le même menu pour tout le monde. C'est ça la République ! »
Cette
phrase de Nicolas Sarkozy prononcée lors d’un meeting tenu dans sa ville de
Neuilly sur Seine sous les applaudissements nourris de supporters convaincus, souligne,
s’il en était besoin, la médiocrité pitoyable des arguments qui pourraient être
employés pendant la campagne présidentielle qui s’annonce.
Certes, il s’agit d’un
effet de tribune – parmi d’autres - à l’adresse de militants de droite dont
certains pourraient être tentés par les discours de haine, islamophobes et racistes
d’une extrême droite qui chasse et recrute désormais sur les terres de la Droite Républicaine…
Il s’agit
ici de faire montre de fermeté et d’affirmer une détermination virile et guerrière face à ce que d’aucuns
considèrent comme une islamisation culturelle des espaces publics dont il
faudrait se prémunir… Une autre version en quelque sorte des « apéros pinard saucisson »
des identitaires autour de l’alcool et du porc que les musulmans ne consomment
pas…
Ce faisant, et en voulant imposer à ces mômes de consommer en lieu et
place d’une tranche de jambon une double ration de frites, il suggère de
pratiquer ce qu’il prétend dénoncer : Proposer un plat ou un repas de
substitution où la frite sera précisément le produit de substitution…
Les jours de "jambon frites" à la cantoche, il faudra donc que les cuistots prévoient quelques doubles rations de frites à grailler !
Les jours de "jambon frites" à la cantoche, il faudra donc que les cuistots prévoient quelques doubles rations de frites à grailler !
On voit
ici toutes les limites d’un argument débile, irréfléchi qui en dit long sur
cette caste politique en voie de désagrégation qui n’a d’autre objectif que
celui de courir derrière le Front National et le concurrencer à grand renfort d’idées
rances.
Mais comment s’étonner de voir Nicolas Sarkozy, candidat dans la
primaire de la Droite, parler de frites alors même qu’il ne semble pas avoir
vraiment la patate dans les sondages !
Relevons tout de même l’exploit
réalisé, celui de se faire applaudir à Neuilly sur Seine par un auditoire plus souvent
habitué aux doubles rations de caviar à la louche qu’à celles de frites !
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