jeudi 16 juillet 2015

Qui sont ces porcs ?


























Surprenant, habituel, par pack de 12, insolite et souvent familial, incongru, très étrange ou franchement dégueulasse, ce bel inventaire non exhaustif… Jugez-en :
Un casque de moto usagé,
Une chaise de jardin cassée,
Un sceau en plastique brisé victime d’un grand ménage,
De nombreuses bouteilles en plastique vides dont les fourmis finissent d’extraire les dernières gouttes sucrées,
Des bouteilles en verre vidées de leur bibine alcoolisée, abandonnées sur le sable,
Des dizaines de canettes de bière vides un peu partout parmi les callunes,
Des mouchoirs en papier,
Des couches-culottes pour bébés,
Des sachets vides de chips, de crackers pour apéritif, de sandwiches, de jambon et de charcuteries, de barres chocolatées, de goûters pour enfants, de bonbons,
Les restes d’un fauteuil et d’un canapé à l’armature de bois calcinée,
La lame géante et oxydée d’un banc de scie,
Un abattant de wc,
Des sachets ouverts de préservatifs laissés par certains qui trouvent là un baisodrome à ciel ouvert,
Des paquets vides et des mégots de cigarettes,
Et tant d’autres choses et petits restes infâmes…





















Presque un inventaire à la Prévert, la poésie en moins…

C’est aussi la poésie du lieu qui en prend un sérieux coup…
Pour découvrir ce bel espace jonché de tant de cochonneries, il suffit de vouloir se rendre à « la sablière » située à l’entrée de Fère en Tardenois, au bout du bout de la zone d’activité, en arrivant de Saponay ou de Soissons.
Vous savez : Ce bel endroit au sable chaud, parsemé de rochers parmi lesquels poussent et fleurissent des pieds de callunes et sur lesquels il est de plus en plus rare d’apercevoir un lézard prendre le soleil…
Un endroit de jeu où des enfants jouent sur les rochers et dans le sable, où les grands s’adonnent parfois à la pétanque, où certains passent un moment à lire assis sur un banc de granit ou une vieille souche et où d’autres empruntent les chemins forestiers à la recherche des brins de muguet de printemps ou trottinent à dos de cheval …
Un lieu, certes privé, mais où, au fil du temps et des générations, nombre de féroises et de férois, et de gens d’ailleurs aussi, viennent passer un moment tranquille de loisir et de détente…

Mais qui sont ces porcs ? 
Mais qui sont ces porcs qui viennent régulièrement souiller ce bel endroit et s’y soulager de toutes ces merdes que la société de consommation produit et propose ?
Est-il si difficile pour tous ces porcs, de ramener chez eux les emballages des produits alimentaires et des boissons qu’ils ont pu consommer sur place à l’occasion de leur pique nique, de leur goûter ou de leur soirée alcoolisée entre potes ? 
Quel bel étalage de leur éducation, de leur respect de l’environnement, d’autrui et de leur souci du vivre ensemble… 
Accepteraient-ils que nous déposions nous-mêmes, ainsi et devant leur porte, dans leur cour, sur leur pelouse, toutes les merdes qu’ils abandonnent sans scrupule dans la nature comme par ailleurs ils le font sans doute sur les trottoirs et en pleine ville ?

Mais qui sont ces porcs...  
Des gens qui trouvent le courage de transporter des bouteilles et des canettes pleines, des sacs complets de nourriture industrielle emballée…
Mais aussi des gens qui ont la fainéantise de rassembler et placer ces bouteilles et ces emballages vidés de leur contenu dans un sac poubelle à ramener chez eux…

Vivent-ils dans une porcherie ? 

Mais qui sont ces porcs ?
De vrais cochons !



Autre aspect inattendu et observé :
La Sablière est aussi un lieu dont le propriétaire interdit l’accès aux engins à moteur. C‘est du moins le message affiché sur les panneaux fixés à bonne hauteur sur certains troncs d’arbres… 
Mais alors pourquoi y voit-on les véhicules de sapeurs pompiers y gravir régulièrement les buttes de sables, s’y « entraîner » et par ces évolutions sur le site, y détruire l’équilibre écologique et son biotope si atypique, y morceler et fragmenter les champs de callunes et affecter la présence d’autres espèces endémiques protégées ? 
Si les sapeurs pompiers doivent pouvoir s’entraîner à évoluer sur des théâtres d’opération difficiles, ils devraient pouvoir le faire sur des terrains adaptés, spécialement prévus à cet effet…

La question mérite d’être évoquée, soulevée, débattue !

Pour le fun
Redécouvrez l'album "animals"
du groupe Pink Floyd 
 


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